13/04/2016
De plus il existe une concurrence directe avec les conteurs amateurs dont une des conséquences est que certaines collectivités font baisser les prix des prestations de conteur. Sans parler des écoles ou des bibliothécaires municipales qui offrent la plupart, aux établissements scolaires et au public familial des prestations gratuites autour du conte (l'heure du conte).
La position de ces institutions (bibliothèques, mairies, conservatoires, etc.) par rapport au métier de conteur professionnel, n'est pas des plus claires, même si l'argument économique est le plus souvent mis en avant.
Autre concurrence et non des moindre : celle qui existe avec les comédiens sur les spectacles se référant au conte.
Les programmateurs reçoivent une offre colossale de spectacles se réclamant du "conte" et ne peuvent pas apprécier s'ils émanent de véritables professionnels du conte, ou de comédiens s'aventurant sur ce créneau pour des raisons purement économiques...
Sans compter que le plus souvent les financements ne sont accordés que dans la mesure où il y a projet de "spectacle" avec mise en scène, selon une grammaire scénique maîtrisée par le théâtre.
Pour ma part, je ne conçois pas fondamentalement le conte comme un "spectacle" mais d'abord comme une "parole vivante" qui n'a pas systématiquement et obligatoirement besoin d'une forme "spectaculaire".
Tous ces constats me font penser que seul un regroupement des conteurs professionnels comme l'APAC (Association Professionnelles des Artistes du Conte), à vocation véritablement professionnelle, peut permettre la reconnaissance du métier de conteur et de ses spécificités.
Cette reconnaissance est une condition nécessaire au maintien et au développement en France de l'art du conte, de son exigence artistique ainsi que de sa plus large diffusion.
Jacques Combe